Quand l’inaction devient signe de violence

Vivre, c’est beaucoup plus facile que l’on pense, c’est tout simplement être conscient de tout instant et cela,  à chaque instant.   C’est prendre conscience de chaque instant en le libérant de l’emprise du passé et de l’anxiété de l’avenir.    Vivre, c’est…., faire de chaque instant un moment unique et beau. Et comme le dit si bien le proverbe indien d’un auteur inconnu, « Vivre, c’est se reposer dans le présent.

Pouvons-nous mesurer ou savoir si nous sommes violents envers nous-même ?  À quels moments le sommes-nous? Existe-t-il une mesure ou une indication ou une jauge qui nous signalerait instantanément et rapidement à toutes les fois où nous pencherions vers cette attitude? Quels seraient les avantages et les répercussions de cet outil ?

Oui il existe bel et bien une mesure juste, facile d’utilisation, précise et d’une grande utilité pour vérifier régulièrement notre attitude et notre facilité à être violent envers nous-même.

Mais avant de vous divulguer ce mécanisme, ou cet instrument de précision,  vérifions ce que veut dire être violent envers soi-même, et à surtout à quels moments nous le sommes.

Nous le sommes sûrement lorsque nous remettons toujours à plus tard, ce qu’il faudrait faire ce jour.   Sûrement aussi, quand nous nous préoccupons  davantage de détails, souvent non pertinents plutôt que de l’essence même.   Manquer de vigilance et d’attention sont également une forme de violence.  Juger, en est une autre; s’offusquer ou se sentir lésé en sont d’autres. 

Condamner, épier,  médire, calomnier.  Ne pas prendre de décision,  attendre, analyser trop longtemps sont d’autres façons de faire, d’une certaine violence.  Bien sûr tous ces exemples le sont à des degrés moindres et différents.   Mais pourquoi toutes ces actions sont-elles violentes, pourquoi sont-elles différentes sortes de violence?  Qu’ont en commun, tous ces exemples cités précédemment?

Définissons d’abord le mot non-violence. Pensez-y quelques instants, prenez même le temps de jeter sur papier quelques idées ou données ou informations. 

J’aimerais attirer votre attention sur le mot en lui-même. Officiellement, ce mot s’écrit-il avec ou sans trait d’union. S’il n’y a pas de trait d’union, la non violence devient alors un concept, une idée.   Et  tout  concept ou idée ne peut avoir  une réelle définition car un concept et une idée est un peu en fonction de chacun, de son expérience, de ses valeurs et même de certaines traditions.  Heureusement le mot « non-violence»  s’écrit avec un trait d’union.  Donc il devient un mot global, un vrai mot et non une idée. La définition de différents dictionnaires n’est pas très à mon goût; et j’ai été déçue et même un peu choquée puisque ce mot était défini  en le comparant à son opposé.

Exemple :  Non-violence : «Refus du recours à la violence»  (dictionnaire de langue française) ou «Principe de conduite en vertu duquel on renonce à la violence ou abstention de toute violence» (Le Petit Larousse illustré)  

N’étant pas satisfaite,  j’ai essayé de me trouver une définition personnelle mais  sans succès jusqu’au jour où tout à fait par hasard, (bien que nous savons que le hasard n’existe pas)  j’ai lu dans un livre intitulé  365 jours de sagesse indienne, LA DÉFINITION qui correspondait vraiment à la NON-VIOLENCE. La voici :

La non-violence est tout acte, tout geste, toute pensée,
toute parole et toute action utile et aidant. 

Je peux vous assurer qu’à l’instant même où j’ai lu cette phrase, mon univers a basculé. Il avait basculé mais dans le bons sens. 

Très souvent au cours de la journée, soit dans une réunion ou autour d’une table, ou ailleurs, je me sentais déstabilisée par moi-même ou par quelqu’un d’autre,  sans trop  savoir pourquoi. Je vous donne un exemple : mon mari me demande à quelle heure nous comptons quitter la maison et moi de répondre : "quand je serai prête".  Au moment même où je lui donne cette réponse, je me sens mal, je me sens comme pas gentille puisque ma réponse n’est pas utile puisque mon mari n’est pas plus avancé sur l’heure prévue de notre départ.  

Un autre exemple. Je suis à discuter avec mon mari au sujet d’une des mes filles, d’une situation difficile, d’un moment important, et il me dit alors que ma fille veut toujours trop sur un ton péjoratif. Encore une fois, je me suis sentie déstabilisée. Jamais encore l’idée de violence n’était présente.

Lorsque quelqu’un nous frappe, il est clair que l’idée de violence est très présente. Mais dans mes exemples précédents, je ne pouvais pas toucher du doigt à la violence, puisqu’il s’agissait bien sûr à un niveau de violence mentale plus ou moins grave, ou plus ou moins prononcée, et plus ou moins tacite.   Mais à partir du moment que j’aie connue la définition de la non-violence, j’ai vu et compris pourquoi souvent sans trop savoir pourquoi, dans une conversation, ou  une situation quelconque,  on avait usé de violence avec moi, ou j’avais usée de violence envers moi-même  ou les autres (violence quasi inapparente dans un sens mais  très déstabilisante).

Réalisez-vous déjà  combien d’actes ou d’actions non posés, ou de paroles non-dites  furent des moments de violence car ces manques furent peu utiles ou pas utiles,  et encore moins aidants. Réalisez-vous qu’en n’agissant pas ou si peu,  vous devenez un outil de violence envers vous-mêmes.

On peut donc tout de suite à la lumière de ce constat, voir le point commun entre les exemples précités.   Tous sans exception, ne sont ni utiles ni aidants.  En effet, épier, condamner, procrastiner, juger, médire, etc. etc. n’est jamais utile ni aidant autant pour soi que pour les autres.  Peut-être même vous rappellerez-vous certains moments où vous vous êtes senti peu à l’aise ou déstabilisé par un geste, ou une parole prononcé sans être de mauvaise foi, ou qui vous a été dit, toujours sans mauvaise foi,  mais qui n’étaient peu utile ou aidant, soit pour l’autre ou soi pour soi-même.

Maintenant que nous saisissons l’importance de chacun de nos actes, paroles, gestes, pensées et de la grande aide et utilité qu’ils doivent nous apporter, nous sommes à même de réaliser que nous perdons beaucoup de temps à remettre à plus tard, à trouver des excuses, à chercher le coupable….. Puisque nous avons alors un comportement si peu utile et si  peu aidant.   Est-ce utile, est-ce aidant d’attendre, ou d’espérer ou simplement de croire à la générosité de la vie. Bien sûr que non !!!

Alors comment utiliser cet instrument de précision : 

Il suffit de vous poser la question suivante :  la parole, le geste, la pensée, l’action que je suis sur le point de dire, de faire, de penser, et d’agir seront-ils aidants ou utiles ?

Et

La parole, le geste, la pensée et l’action que je suis sur le point de ne pas dire, de ne pas faire, de ne pas penser, et de ne pas agir, me seront-ils aidants et utiles ?

Et

Comment ma parole, mon geste, ma pensée, mon action peut maintenant  m’être utile et aidante. Comment puis-je transformer ma parole, mon geste, ma pensée, et mon action pour qu’ils deviennent utiles ou aidants ? 

Exemple d’une parole violente : « Je n’ai pas envie de faire cet appel car, de toute façon, je n’ai aucune chance ou ce sera du temps perdu ». Violent car c’est un constat peu utile et peu aidant.Transformons-la plutôt en disant : « Je n’ai peut-être pas trop envie de faire cet appel, mais je le fais quand même puisqu’agir est plus utile et aidant que de ne rien faire ». Agir est plus susceptible d’obtenir un résultat que de ne rien faire. 

Je suis bien certaine que vous avez des dizaines et des dizaines d’exemples en tête répondant à la définition de la violence et que vous pourrez transformer en geste et parole non violent.

Nous pouvons donc ensuite,  faire un pas de plus pour agir sans délai, et sans remettre à plus tard en utilisant un autre instrument, soit le levier ou l’effet du levier.  Nous savons tous qu’un levier nous permet de lever des poids importants  sans aucune autre aide que le levier en lui-même et sans forcer.   Dans votre vie, quel serait ce levier qui pourrait vous amener à vous soulever vous-même et vous porter à votre but, à votre objectif,  à votre  rêve….sans crouler sous la tâche.

La réponse à cette toute dernière question est d’une simplicité déconcertante.  

Il suffit  de prendre conscience de tous les instants quotidiens faciles à vivre qui vous demandent peu d’efforts.  Exemple, faire votre lit, brosser vos dents, prendre une douche, préparer un bon café, plier votre linge, etc. etc..  Tous ces moments quotidiens peuvent devenir le levier vous amenant plus loin.  Comment ?

Dans un premier temps, il vous faudra bien sûr  en prendre conscience, en les vivant sans presse et sans  brusquerie,  et en vous disant mentalement ou à voix haute (du moins au tout début)  la phrase suivante : « ce moment est simple à faire et me demande peu d’efforts, j’emmagasine donc l’énergie que je n’ai pas à déployer pour cet instant dans le but de la conserver pour des moments plus exigeants et qui ne demanderont plus d’efforts. »  Par cette simple parole, et par ricochet, vous utiliserez la force du levier pour vous permettre d’arriver à votre plus haute expression, plus facilement, plus rapidement mais surtout sans heurts;  et rassurez-vous tout de suite, il s’agit d’une loi de la nature qui est immuable, ce qui veut dire qui fonctionne à tous les coups, et qui fonctionne beaucoup plus rapidement que vous ne le croyez.   Cet outil qu’est le levier s’avère d’une utilité et d’une fonction à toute épreuve  et dont les résultats sont spectaculaires.

Et troisième outil ou mécanisme d’action, la croyance.  Choississez des croyances utiles et aidantes, de croyances qui vous dynamiseront plutôt que vous décourageront.   On sait tous qu’une croyance se réalise toujours.  SI je crois que la vie est belle,  ma vie sera belle.  SI je crois que la vie est difficile, elle sera.   Fait à remarquer cette dernière croyance est peu utile ou aidante.  Par contre, si je crois je suis toujours au bon endroit au bon moment, cette croyance donnera certainement des résultats en conséquence.

À vous de choisir, l’utile, l’aidant et le levier autant dans vos croyances que dans vos gestes, paroles, actes, pensées  et actions pour des résultats étonnants et fabuleux.

C’est très simple….  En apprenant la définition de la non-violence, soit l’opposé de la violence, vous verrez alors le lien entre les exemples mentionnés plushaut et, le fil conducteur ou le déterminateur commun à chacun. Vous pourrez alors vous octroyer une note de 1 à  10 sur la qualité et la pertinence des actions que vous prenez quotidiennement pour arriver à vos objectifs et à atteindre vos buts.  Vous découvrirez si elles sont de l’ordre violent, plus ou moins violent ou très peu violent.  Et pour le futur, vous serez alors en mesure de toujours vérifier le choix de vos prochaines décisions en fonction de cette non-violence, et de poser alors des gestes sans qu’ils ne soient nullement teintés de violence envers vous-même.

Hélène Turmel
Auteure, conférencière et formatrice, Montréal

 

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