Le sac à messages

C’est le début de ma 22e année d’enseignement. Hier a probablement été l’une des journées les plus marquantes que j’aie jamais vécues.

J’ai essayé une nouvelle activité appelée « L’activité des bagages ». J’ai demandé aux enfants ce que cela signifiait d’avoir des bagages et ils ont surtout dit que c’était des trucs blessants que vous transportiez sur vos épaules.

Je leur ai demandé d’écrire sur un morceau de papier ce qui les dérangeait, ce qui leur pesait sur le cœur, ce qui les blessait, etc. Aucun nom ne devait être sur un papier. Ils remuèrent le papier et le jetèrent à travers la pièce.

Ils ont pris un morceau de papier et se sont relayés pour lire à haute voix ce que leur camarade de classe avait écrit. Après qu’un élève ait lu un article, j’ai demandé qui l’avait écrit et s’il souhaitait partager.

Je suis ici pour vous dire que je n’ai jamais été aussi ému aux larmes que ce que ces enfants ont ouvert et partagé avec la classe.
Des choses comme le suicide, les parents en prison, la drogue dans leur famille, le fait d’être abandonné par leurs parents, la mort, le cancer, la perte d’animaux de compagnie (on a dit que leur gerbille était morte parce qu’elle était grosse, nous avons rigolé😁) et ainsi de suite.

Les enfants qui lisaient les messages pleuraient parce que ce qu’ils lisaient était difficile. La personne qui partageait (si elle choisissait de nous dire que c’était elle) pleurait parfois aussi. Ce fut une journée émotionnellement épuisante, mais je crois fermement que mes enfants jugeront un peu moins, aimeront un peu plus et pardonneront un peu plus vite.

Ce sac est accroché à ma porte pour leur rappeler que nous avons tous des bagages. Nous le laisserons à la porte. En partant, je leur ai dit qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils sont aimés et que nous nous soutenons mutuellement.

Je suis honorée d’être leur professeur.

Karen Wunderlich Loewe (Enseignante)

Source : texte et photo reçus via Facebook, je ne connais pas l’auteure

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